Sous la plume de Credo

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Le gentleman braconnier

Police, laser et vidéo

Von Matt, le châtelain assassin

L'affaire Van Hulst

Trafic de cigarettes et chars d'assaut en Italie

La garde Républicaine se féminise

A Budapest, le FBI forme la police des pays de l'Est

Les prostituées de l'Est investissent les beaux quartiers de Paris

Convoyeur de fonds, un métier qui pourrait être sans risque

Des braqueurs historiques

Reportages
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Gentleman braconnier

A 68 ans, Luc Faidherbe, dit "Bellot le bouc", se veut la "terreur" des gardes-chasses du Nord de la France. Rien ne l’arrête : ni la chasse de nuit, ni les interpellations, ni les séjours en prison.

Fils et petit-fils de braconnier, Luc Faidherbe a voué sa vie à la chasse, légale ou non. Sa passion lui a déjà valu dix-neuf arrestations et huit années de prison. Pour "Bellot le bouc", la chasse consiste à "éclairer" le gibier à l’aide d’un phare de voiture branché à une batterie, tandis que l’un de ses acolytes " tire dans le tas "… Beau joueur, à chacune de ses arrestations, il envoie des fleurs aux épouses de gendarmes ou de gardes-chasses.

" La vie ne m’a jamais fait de cadeaux. Je n’en fais pas au gibier ", justifie Luc Faidherbe devant ses détracteurs.

C’est " Trésor ", l’épouse de " Bellot le bouc ", qui cuisine le gibier invendu.
17460 perdrix, 3566 lièvres, 3038 lapins et 1048 chevreuils, voilà le "tableau de chasse" de Luc Faidherbe, braconnier depuis l’enfance.

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Police, laser et vidéo

Un nouveau simulateur de tir en fonction dans les écoles de police devrait permettre d’éviter les "bavures" ou, du moins, d’en limiter le nombre.

Alors qu’elles doivent former plusieurs milliers de nouveaux policiers en quelques années, les écoles de police testent un nouvel outil, le "Simulateur d’Intervention de Police" (SIP), destiné à assurer une formation plus rigoureuse des policiers de proximité. Contrairement aux traditionnels simulateurs de tir, le SIP permet, en plaçant les élèves gardiens de la paix en face de vraies situations de crise sur la voie publique, d’analyser leur psychologie et leur capacité à garder le contrôle de leurs réactions et à conserver la maîtrise de la situation.

Placé devant un écran vidéo, l’élève policier est confronté à une situation de violence à laquelle il doit réagir. Tous ses gestes sont analysés par un formateur aguerri. L’utilisation du SIP doit permettre à l’élève de se confronter à la réalité et de mettre en pratique l’enseignement théorique qu’il a reçu. Pour les formateurs, l’exercice favorise une meilleure approche de la psychologie des stagiaires.

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Les soirées très particulières de Von Matt, le châtelain assassin de Flavin

Le 14 février 2000 au matin, Manuela Moulinier et sa belle-fille Morgane, âgée de douze ans, sont retrouvées tuées par balles dans leur maison de Flavin (Aveyron). Le fils de Manuela, Martin, âgé de quelques semaines, a disparu.

Le seul survivant de la famille, absent lors du drame, est l’époux de Manuela et père des deux enfants, Patrice Moulinier. En remontant dans son passé, les gendarmes finissent par découvrir la vérité. Quelques années auparavant, Moulinier s’était lié avec un étrange personnage ; Jean-Marie Von Matt possédait alors le "château" de Campagnac dans le Périgord où il vivait en "gentleman farmer" désargenté en compagnie de son épouse Simone et de ses enfants. D’étranges soirées, mêlant échangisme sexuel et ésotérisme noir, réunissaient alors le couple Von Matt, Patrice Moulinier et son épouse d'alors. Un " pacte noir " semble avoir réuni Simone et Moulinier, sous la bénédiction du maître de maison. Des années plus tard, Simone étant décédée aux USA où les Von Matt avaient émigré, c’est en vertu de ce " pacte " que Von Matt s’est rendu à Flavin pour demander des comptes à Moulinier, devenant l’assassin de sa nouvelle compagne et de sa fille, emportant le petit Martin pour brûler son corps dans le parc de son ancien château… Rentré aux USA, Von Matt met fin à ses jours, devançant de quelques heures les gendarmes français lancés à ses trousses.

Jean-Marie Von Matt, de son vrai nom Luc Schlosser, avait épousé Simone, 22 ans, le 23 août 1971, dans l’Est de la France dont il était originaire. " Simone était tout pour lui ", a témoigné le frère de Jean-Marie, " quand elle est morte, il a voulu se venger ".

Installé à Cologny en Suisse plusieurs années après son mariage, Von Matt, devenu agent immobilier et homme d’affaires, est expulsé par les autorités helvétiques. Ruiné, il échange alors sa villa suisse contre le " château " de Campagnac où il roule en Rolls, ultime vestige de l’opulence suisse.

A Campagnac, Von Matt s’improvise éleveur de chevaux, de chiens et de taureaux, mais l’argent ne rentre plus. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Moulinier. Pour échapper à l’emprise de son mari, Simone avait envisagé de divorcer. Elle y avait renoncé à cause de ses trois enfants. En 1997, la famille avait émigré aux USA. Après le décès de son épouse début 2000, Von Matt était devenu autoritaire et violent, coupant tout contact avec ses fils.

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Massacre dans le gers

Quatre Hollandais ont été assassinés à huis clos dans une ferme du Gers en mai 1999. Pas de témoin, peu de traces et un suspect qui nie formellement.

Au cours de la nuit du 20 au 21 mai, deux couples sont sauvagement assassinés dans une ancienne ferme de Montfort reconvertie en résidence secondaire. Un suspect, Kamel Ben Salah, est rapidement interpellé par les gendarmes. Mais, plus d’un an plus tard, l’enquête piétine toujours, car malgré des dépenses qu’il ne peut justifier, Ben Salah, nie avec véhémence toute culpabilité.

Marianne Van Hulst menait en Hollande une vie très mondaine : réunions politiques, rencontres de chefs d’entreprise, dîners du Lyon’s Club,… C’est elle qui avait décidé de passer les fêtes de l’Ascension 99 dans le Gers, en compagnie de son mari, Artie, ainsi que de sa soeur, Dora, et de son beau-frère, Jean Nieuewenhuisen.
Les obsèques de deux des victimes, Marianne et Artie Van Hulst, aux Pays-Bas. Artie Van Hulst se montrait plus discret que son épouse. Responsable d’une PME, il consacrait ses loisirs au golf. Sa société, VTN, fabriquait des combinaisons de protection contre les radiations et les produits toxiques.

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En Italie, les trafiquants passent les cigarettes en jeeps blindées

Parties de Hollande, les cigarettes transitent par la Serbie et le Monténégro. Revendues, ces dernières années, en Italie, voilà qu’elles atteignent l’Espagne et l’Angleterre. Et si les taxes augmentent encore en France, comme le suggère un rapport, tout peut arriver !

Depuis plusieurs années, le trafic de cigarettes est devenu un sport national dans la région de Bari. Mais, depuis 1999, les passeurs sont de plus en plus violents et ingénieux. Il est vrai que les bénéfices sont devenus énormes et qu’ils sont reversés dans la drogue et les armes !

Dans les Pouilles, les malfrats italiens creusent des bunkers sous les champs d’oliviers et y entreposent leur marchandise et de redoutables engins pour la transporter. À la fin de l’année dernière, deux autres bunkers du même type avaient été mis à jour.

Le 2 février, après une semaine de doute, le vieux brigadier sonde le terrain et découvre le dernier bunker. Les cigarettes sont saisies par centaines de cartons. Ces derniers mois, les autorités ont fourni des jeeps blindées à leurs troupes, mais les trafiquants n'hésitent pas à leur foncer dessus, même en mer…

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Des amazones en uniformes à Chambord

La féminisation dans la Gendarmerie nationale atteint même la très masculine Garde républicaine… L'expérience pourraît être élargie dans les prochains mois.

À côté d’un Garde Républicain en uniforme de parade, Delphine Peltier, dans les lueurs de l’aube, s’apprête à encadrer une chasse présidentielle. Avec Élodie Hiroux et Alexandra Riffort, c’est la seule jeune femme, gendarme adjoint, à avoir intégré une section de la célèbre garde républicaine. Toutes les trois appartiennent au poste à cheval permanent du domaine de Chambord.

Delphine a choisi la gendarmerie à la suite d’une discussion avec un ami gendarme. Bachelière, comme ses trois collègues, elle a ensuite suivi une formation dans différentes écoles de l’arme. Cavaliers depuis leur plus jeune âge, elles ont intégré la Garde Républicaine avec d’autant plus de facilité.

Alexandra, Élodie et Delphine, en compagnie de l’adjudant Marin, patrouillent le domaine de Chambord. Sécurité des personnalités, opérations anti-braconnage, les trois filles se sont parfaitement intégrées au groupe.

Moment de détente dans la cuisine du poste. “Entre garçons et filles, on s’invite. On leur fait une bonne bouffe, de temps en temps.”

Gendarmes-adjoints, elles n’ont pas le droit de porter le sabre mais le règlement leur enjoint de les briquer

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Pour lutter contre la mafia russe, le FBI forme les policiers des pays de l’Est, à Budapest, en Hongrie.

“S’ils m’avaient arrêté chez eux, il y a dix ans, ils me jetaient en prison…”

Bob Shea et John Huiler, n’en reviennent encore pas de donner des cours à des Polonais, des Ukrainiens, des Lithuaniens, des Kazakhs ou même des Kirghizes. A Budapest, la police fédérale américaine fait venir ses homologues des stup’s (DEA) ou du Secret’Service (le Trésor). De nombreux pays européens ont répondu présents… sauf la France. Premier objectif du FBI : tisser des liens privilégiés à l’Est pour empêcher l’importation d’une nouvelle délinquance aux États-Unis.

Les stagiaires des différents pays se partagent entre travaux pratiques et cours magistraux. Policiers Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols et Suisses viennent parler, chacun, d’une spécialité.

Les agents de la DEA (Drug Enforcement Administration) viennent à Budapest avec leurs échantillons de drogues et le matériel pour en tester la pureté, en compagnie des policiers de l’Est (ici des Polonais).

Attaque de banque simulée dans une succurcale hongroise. Le chef de la brigade contre le crime organisé, de Kiev, et un de ses hommes, interrogent un témoin. Les formateurs du FBI n’interviennent qu’à l'issue de l’enquête, pour “débriefer” leurs collègues.

A l’issue du stage, on fait la fête. Après la tournée de bière hongroise, les policiers du FBI se mettront aux fourneaux pour préparer un véritable barbecue “comme chez eux” à leurs stagiaires.

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Les filles ont repris le contrôle des trottoirs parisiens

Voici quelques années, la capitale puis le bois de Boulogne avaient été “nettoyés”. Les prostituées de l’Est sont arrivées, mais la mort de Gynka a mis l'accent sur leur calvaire.

Un policier, responsable de la lutte contre le proxénétisme, ne s’en cache pas : “les filles sont à nouveau dans Paris, et celles venues des pays de l’Est y sont pour beaucoup”. Elles ont commencé par envahir ceux des boulevards extérieurs qui n’étaient pas encore occupés et maintenant elles s’installent dans les beaux quartiers. Durant un mois, les reporters de l’agence CREDO ont suivi leur vie au quotidien.

Passée clandestinement en France, dans un camion frigorifique, Alina, la Roumaine, a vu deux filles mourir de froid en tentant de faire comme elle pour rejoindre Paris.
Alina habite un studio, en banlieue. Officiellement, elle est réfugiée politique.Parfois serveuse, souvent sur le trottoir, elle envoie une partie de ses gains à sa famille, au pays. Son voisin de pallier est un maquereau Yougoslave qui vit, dans deux pièces, avec les sept filles qu’il a mis sur le trottoir.
Ces derniers mois, les filles de l’Est ont commencé à arriver en masse. Les plus jeunes ne se contentent plus des boulevards de ceinture et s’installent dans les avenues bourgeoise. Boulevard Bessières, Boulevard Berthier, avenue Marceau, Porte Maillot, officiellement elles sont Bulgares, Russes ou viennent de Moldavie, du Kosovo ou d’Albanie.

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Le fourgon anti hold-up existe, son arme c’est la dissuasion, l'argent volé est détruit

Les morts de convoyeurs de fonds pourraient être évitées…

Après la mort de plusieurs convoyeurs (Chennevières, Grenoble, Nanterre…), la question de la sécurité des transports de fonds se pose à nouveau. Une solution existe mais, paradoxalement, ce sont les convoyeurs qu’elle gêne. Si leur vie était ainsi protégée, c’est leur métier qui serait menacé.

Le convoyeur n’est plus armé. Sa centrale peut même suivre sa progression grâce à une balise GPS.

Les transports ne nécessitent plus qu’une camionnette banalisée et un seul convoyeur.

Les transports sont programmés par ordinateur

La programmation des containers est constamment tenue secrète. Le convoyeur ne connaît pas les codes.

Les coffres ne peuvent être manipulés qu’au départ et à l’arrivée.

Si le coffre est ouvert, les billets sont maculés et deviennent inutilisables.

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Banlieue sud : les braqueurs de l’an 2000

En identifiant les tueurs de la place des Ternes, la police remonte 15 ans de guerre des gangs… et élucide plusieurs affaires récentes.
Farid S., un "jeune loup" du milieu parisien mort, criblé de balles, à l’aube du 19 octobre 1999 était un tueur du milieu. Ce règlement de compte entre voyous va permettre aux policiers non seulement d’élucider certaines autres morts violentes, plusieurs affaires criminelles mystérieuses, les plus audacieux hold-up des dix dernières années mais aussi de mieux comprendre les arcanes du "milieu de l’an 2000".
Des années d’enquête traditionnelle, et le recours récent à la police scientifique, impliquent certains d’entre eux dans les plus gros hold-up de la décennie.

Le 7 décembre 1999, Bernard Metge, lui aussi reconverti dans la drogue, a été mitraillé à la kalachnikov devant un immeuble du Kremlin-Bicêtre. Dans cette affaire, les policiers sont partagés. Certains relient ce massacre à la mort de Farid S… D’autres y voient la main du fils de Michel L… connu pour brûler beaucoup de cartouches quand il veut la mort de quelqu’un.

On le soupçonnait déjà d’avoir abattu le beau frère de Metge, Michel Ségovia, au début de cette année.

Une partie de la bande, interpellée en 80, à Courbevoie.

Mitraillé place des Ternes, Farid S. serait l’exécuteur de Stéphane Ley.

C'est là que Bernard Metge et sa femme sont tombés.